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Středa, 8. října 2025

L’interdiction des châtiments corporels ne suffit pas, les parents ont besoin de soutien

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Zákaz fyzických trestů je znovu v popředí politických debat

L’interdiction des châtiments corporels infligés aux enfants revient au premier plan des débats politiques en République tchèque. Les défenseurs des droits de l’enfant font valoir que les coups et les gifles non seulement perturbent le psychisme de l’enfant, mais ne conduisent pas non plus à de meilleurs résultats éducatifs. Ils sont opposés à un groupe de parents et de politiciens conservateurs qui mettent en garde contre la perte d’autorité et une approche trop « laxiste » envers les enfants. Bien que le débat sur l’adoption de la loi se poursuive, une question clé demeure : que se passera-t-il ensuite ? En effet, l’interdiction en soi ne changera pas les habitudes éducatives de générations de parents qui ne connaissent tout simplement pas d’autres méthodes.

La République tchèque, un cas unique en Europe

Le ministère de la Justice prépare un amendement au Code civil qui pourrait introduire l’interdiction totale des châtiments corporels infligés aux enfants. Cette proposition s’appuie sur une recommandation du Conseil de l’Europe, selon laquelle les châtiments corporels sont contraires à la protection des droits de l’enfant. La République tchèque est l’un des derniers pays de l’Union européenne où les châtiments corporels ne sont pas expressément interdits. L’adoption de cette loi permettrait à la République tchèque de rejoindre des pays comme la Suède, l’Allemagne ou la France, qui ont déjà pris des mesures similaires.

Cette modification législative s’appuie sur des recherches qui montrent que les châtiments corporels n’améliorent pas le comportement des enfants. Au contraire, elles peuvent accroître l’agressivité, perturber la relation entre le parent et l’enfant et entraîner des problèmes psychologiques à l’âge adulte. Les experts s’accordent à dire que les punitions basées sur la douleur physique enseignent avant tout une chose à l’enfant, à savoir que le plus fort peut imposer l’obéissance par la force. Ce modèle est ensuite transposé dans sa propre vie et ses relations futures.

La loi seule ne suffit pas

Les opposants à l’interdiction font valoir que l’État n’a pas à dicter aux parents la manière d’élever leurs enfants. Ils soulignent qu’il y a une différence entre une gifle et la maltraitance et que, selon eux, certaines situations nécessitent des punitions physiques. Leur principale crainte est que, sans la possibilité de donner des fessées, les parents ne disposent pas d’un outil suffisamment efficace pour maintenir la discipline. Cependant, les interdictions ne sont pas une panacée et l’expérience historique montre que les mesures législatives doivent s’accompagner d’une sensibilisation et d’un soutien aux parents.

Dans les pays où l’interdiction a été introduite, il s’est avéré que la modification de la loi ne suffisait pas à elle seule à changer les habitudes des parents. En Suède, par exemple, où les châtiments corporels ont été interdits dès 1979, il a fallu plusieurs décennies pour que la norme sociale change. Une vaste campagne d’information, qui a montré aux parents d’autres moyens de fixer des limites à leurs enfants sans recourir aux châtiments corporels, a joué un rôle clé à cet égard.

Selon les experts, l’interdiction en République tchèque doit s’accompagner d’une éducation systématique des parents. Les psychologues soulignent que beaucoup de gens recourent aux châtiments corporels non pas parce qu’ils veulent faire du mal à leurs enfants, mais parce qu’ils ne connaissent pas d’autres méthodes efficaces. Un parent qui a lui-même été élevé à coups de bâton pendant son enfance a tendance à reproduire automatiquement ce schéma. Pour que les choses changent, il faut proposer aux parents des cours, des programmes et des conseils qui leur offrent des alternatives concrètes.

Il existe des alternatives aux châtiments corporels, mais elles exigent de la patience et de la cohérence. Les experts recommandent de se concentrer sur des limites clairement définies et les conséquences naturelles du comportement. Au lieu de gifler un enfant pour avoir cassé un verre, il faudrait l’impliquer dans le nettoyage du désordre. S’il se comporte de manière agressive, il est plus efficace de travailler sur ses émotions et de lui apprendre à les gérer que de le punir en adoptant le même comportement que celui que nous essayons de réprimer.

Le renforcement positif est également un outil important. Les parents qui félicitent leurs enfants pour leur bon comportement obtiennent de meilleurs résultats que ceux qui se concentrent uniquement sur la punition des fautes. La sévérité seule, sans compréhension ni communication, conduit souvent l’enfant à obéir en présence de ses parents, mais sans apprendre réellement pourquoi un certain comportement est inapproprié.

Les psychologues avertissent que le changement d’approche en matière d’éducation ne sera pas rapide. Il est nécessaire non seulement d’éduquer les parents, mais aussi de travailler sur les mentalités de la société dans son ensemble. Des études montrent que dans les pays où les châtiments corporels ont été interdits et où une campagne de sensibilisation a été menée, non seulement le taux de violence familiale a diminué, mais aussi la criminalité globale chez les jeunes.

Le changement social commence par les parents

La société tchèque doit clarifier le type d’éducation qu’elle souhaite promouvoir. Les châtiments corporels sont toujours considérés comme une partie normale de l’éducation des enfants, et leur interdiction suscitera donc une certaine résistance. Cependant, si l’on parvient à associer un changement législatif à un soutien pratique aux parents, la République tchèque pourra suivre la voie empruntée par les pays où les châtiments corporels ont été progressivement remplacés par des méthodes plus efficaces.

Les parents n’ont pas seulement besoin d’interdictions, mais surtout d’instructions concrètes sur la manière d’éduquer autrement. Si l’État parvient à proposer des alternatives, le changement pourra être naturel et progressif, au lieu de provoquer une polarisation inutile de la société.