Úterý, 7. října 2025

Une nouvelle espèce de bactérie découverte dans la station spatiale chinoise Tiangong

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Une équipe de chercheurs chinois a fait une découverte inattendue et potentiellement importante à bord de la station spatiale Tiangong : elle a identifié une nouvelle espèce de bactérie qui n’était jusqu’alors pas connue sur Terre. La bactérie, baptisée Niallia tiangongensis d’après le lieu de sa découverte, présente certaines capacités uniques et diffère de ses cousines terrestres. Cette découverte relance les questions sur la présence et l’évolution des micro-organismes dans l’environnement spatial et leur influence potentielle sur les astronautes.

Bien que les astronautes soient mis en quarantaine avant leur voyage dans l’espace et que tout l’équipement soit soigneusement stérilisé, il est pratiquement impossible d’empêcher complètement les « passagers clandestins » sous forme de bactéries et de virus de se retrouver à bord des stations spatiales telles que la Station spatiale internationale (ISS) ou la station chinoise Tiangong. C’est pourquoi des contrôles et des analyses régulières des frottis prélevés sur les surfaces sont effectués. C’est précisément lors d’une telle analyse d’échantillons prélevés en mai 2023 à la station Tiangong que des scientifiques chinois ont découvert ce micro-organisme encore inconnu, selon le site Frankfurter Rundschau.

Selon une étude publiée dans la revue International Journal of Systematic and Evolutionary Microbiology, la bactérie Niallia circulans est la plus proche parente de cette bactérie nouvellement découverte. Cette espèce est couramment présente sur Terre dans le sol, les déchets, les aliments et même les excréments humains. Elle est utilisée, par exemple, dans l’aquaculture et la production d’enzymes, mais elle peut également provoquer une septicémie chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli.

Les deux espèces, Niallia circulans terrestre et Niallia tiangongensis spatiale, ont en commun la capacité de former des spores résistantes qui leur permettent de survivre dans des conditions très stressantes. On ne sait pas encore très bien si Niallia tiangongensis est apparue directement dans la station spatiale par mutation ou si elle y est arrivée sous forme de spores provenant de la Terre et s’y est adaptée.

Cependant, l’équipe de recherche a identifié des différences clés. La bactérie spatiale est capable de décomposer la gélatine et de l’utiliser comme source d’azote et de carbone, ce qui pourrait être un avantage dans des conditions plus difficiles avec des ressources limitées. D’autre part, elle semble avoir perdu la capacité d’utiliser certaines autres substances riches en énergie dont se nourrissent ses « cousins » terrestres.

La question reste de savoir si Niallia tiangongensis représente un danger pour les astronautes à bord de Tiangong. Étant donné que ses cousins terrestres peuvent être pathogènes pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli, et compte tenu de sa capacité nouvellement découverte à utiliser la gélatine (qui fait partie des tissus biologiques), ce risque ne peut être exclu. « Sur la base de ses caractéristiques phénotypiques, physiologiques et chimiotaxonomiques, la souche a été considérée comme une nouvelle espèce au sein du genre Niallia », indique l’équipe de recherche dans son étude.

La difficulté d’empêcher complètement les microbes de voyager dans l’espace est également confirmée par une autre étude récente qui a révélé 26 nouvelles espèces de bactéries dans les salles blanches de la NASA où la mission « Mars Phoenix » était en cours de préparation. Selon l’étude, ces microbes ont montré de nouvelles capacités à survivre dans un environnement stérile.

Étant donné que la possibilité de contamination des missions spatiales par des microbes terrestres ne peut jamais être totalement éliminée, il est essentiel pour les scientifiques d’étudier comment ces organismes évoluent et s’adaptent dans l’espace. Ces découvertes seront d’une importance capitale pour les futures missions de longue durée sur la Lune ou sur Mars, où les astronautes devront partager leur espace de vie limité avec ces compagnons microscopiques. La découverte de Niallia tiangongensis est donc une nouvelle pièce du puzzle qui nous permet de mieux comprendre la vie dans l’espace.