WASHINGTON D.C., États-Unis – Vendredi dernier, le ministère américain de la Défense a annoncé la nomination de Kingsley Wilson au poste de nouvelle porte-parole du Pentagone. Cette décision a toutefois immédiatement suscité la controverse en raison de son passé lié à la promotion de théories du complot antisémites sur les réseaux sociaux.
« Le leadership de Kingsley a été un élément essentiel du succès du ministère de la Défense et nous nous réjouissons de la voir continuer à servir le président Trump ! », a déclaré vendredi sur le réseau social X Sean Parnell, porte-parole principal du Pentagone et conseiller principal du ministre américain de la Défense Pete Hegseth. Mme Wilson a elle-même relayé l’annonce sur son compte X avec le commentaire suivant : « C’est un honneur pour moi de servir le président Trump et nos soldats. »
Mme Wilson a été nommée porte-parole adjointe du Pentagone en janvier et avait déjà été vivement critiquée par l’Anti-Defamation League (ADL) et plusieurs sénateurs pour avoir diffusé des théories du complot antisémites. L’année dernière, par exemple, elle a partagé une affirmation néonazie concernant Leo Frank, une victime juive de lynchage dont le meurtre a conduit à la création de l’ADL.
En mars, l’American Jewish Committee a appelé à sa destitution sur le réseau X. « Quiconque publie des théories antisémites du complot tirées directement d’un manuel néonazi ne devrait pas occuper de fonction publique », pouvait-on lire dans le message. « Kingsley Wilson, la nouvelle @DepPressSecDOD, est manifestement inapte à remplir son rôle. »
Wilson a également exprimé à plusieurs reprises sur Twitter son soutien à la théorie du « Grand Remplacement » (Great Replacement), dont la version originale affirme que les Juifs organisent le remplacement des nations à majorité blanche par des immigrants d’une autre couleur de peau.
Le Conseil démocratique juif d’Amérique (Jewish Democratic Council of America) a également condamné sa nomination dans un message publié sur la plateforme Bluesky : « L’antisémitisme n’a pas sa place au sein du gouvernement. Cette administration est gangrenée par l’antisémitisme. »
Le ministère américain de la Défense n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire. La nomination de Kingsley Wilson soulève donc de sérieuses questions quant à la position de l’administration sur l’antisémitisme et à l’aptitude des personnes ayant un tel passé à occuper des postes élevés au sein du gouvernement.