LONDRES – Le prestigieux festival de musique britannique de Glastonbury a été le théâtre d’un scandale antisémite qui a provoqué une indignation internationale. Le duo de rap Bob Vylan a incité la foule, lors de sa performance de samedi, à scander „Mort à l’IDF !“ (Forces de défense israéliennes). L’incident, diffusé en direct par la BBC, a entraîné l’ouverture d’une enquête policière pour suspicion de crime de haine et a eu des conséquences diplomatiques et commerciales immédiates pour le groupe.
Un concert, un cri de haine
Le rappeur Pascal Robinson-Foster, connu sous le nom de „Bobby Vylan“, a lancé son cri de haine devant un drapeau palestinien, le répétant cinq fois avec le soutien d’une partie du public. Il a ensuite ajouté : „Du fleuve à la mer, la Palestine doit être et sera, inshallah, libre.“ Au cours de la performance, il a également mentionné travailler pour de „putain de sionistes“ dans sa maison de disques, a rapporté le site jpost.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Les organisateurs du festival de Glastonbury se sont désolidarisés de la performance, se disant „consternés“ et affirmant que le comportement du groupe allait à l’encontre de la mission du festival, qui est de promouvoir „l’espoir, l’unité, la paix et l’amour“.
La chaîne publique BBC, qui a diffusé le concert en direct, a été la cible de critiques pour ne pas avoir interrompu la transmission à temps. Dimanche, elle a publié un communiqué exprimant ses regrets et reconnaissant qu’elle aurait dû couper le direct. „La BBC respecte la liberté d’expression, mais s’oppose fermement à l’incitation à la violence. Les sentiments antisémites exprimés par Bob Vylan étaient absolument inacceptables et n’ont pas leur place dans nos programmes“, a déclaré la chaîne. L’enregistrement a été retiré des services de streaming, et la BBC a ouvert une enquête interne.
Des conséquences diplomatiques et professionnelles
Le grand rabbin du Royaume-Uni, Sir Ephraim Mirvis, a qualifié cet épisode de „moment de honte nationale“ qui affaiblit la confiance dans la capacité du diffuseur national à prendre l’antisémitisme au sérieux.
Les conséquences pour le groupe ont été immédiates et sévères. Lundi, les États-Unis ont annoncé l’annulation des visas des membres du groupe. „Les étrangers qui célèbrent la violence et la haine ne sont pas des visiteurs bienvenus dans notre pays“, a déclaré le sous-secrétaire d’État américain Christopher Landau. Le groupe va donc probablement manquer ses concerts prévus à l’automne aux États-Unis. Le Canada envisage une mesure similaire. De plus, leur agence, United Talent Agency, a mis fin à leur contrat.
Le groupe Bob Vylan a tenté de justifier ses actions par un communiqué dans lequel il affirmait : „Nous ne sommes pas pour la mort des Juifs, des Arabes, ni d’aucune autre race. Nous sommes pour le démantèlement de la machine militaire violente.“ Dans leur déclaration, ils se sont référés à un rapport du journal israélien de gauche Haaretz sur de possibles crimes de guerre de l’armée israélienne.
Cet incident a mis en lumière la tension et la polarisation croissantes liées au conflit au Moyen-Orient, qui se manifestent de plus en plus souvent sur la scène culturelle. La performance de Bob Vylan à Glastonbury est ainsi devenue un exemple frappant où la liberté d’expression s’arrête et l’incitation à la haine commence.