Úterý, 7. října 2025

L’Union européenne investit plus de 31 millions d’euros dans des usines marémotrices en Normandie

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La ferme marémotrice de Normandie reçoit un financement de 31 millions d’euros de l’Union européenne

Colombelles/Cherbourg – Le projet de ferme marémotrice NH1 dans le raz Blanchard a obtenu un soutien financier majeur. L’Union européenne, par le biais de son Fonds pour l’innovation, a décidé de soutenir l’entreprise Normandie Hydroliennes avec un montant de 31,3 millions d’euros. L’objectif est d’accélérer la construction de l’une des centrales marémotrices les plus puissantes d’Europe, dont la mise en service est prévue pour 2028.

La société Normandie Hydroliennes, basée à Colombelles en Normandie, a été sélectionnée comme lauréate du prestigieux Fonds pour l’innovation de l’UE. La subvention de 31,3 millions d’euros est destinée au projet de ferme pilote NH1, qui sera construit dans le raz Blanchard, connu pour ses forts courants marins.

La ferme sera composée de quatre turbines à axe horizontal de type AR3000, chacune d’une puissance de 3 mégawatts. Ces turbines, qui seront fabriquées à Cherbourg, produiront ensemble 34 GWh d’énergie propre et prévisible par an. Cela équivaut à la consommation d’environ 15 000 personnes, une population comparable à celle de la ville voisine de La Hague.

« La sélection par le Fonds pour l’innovation est une immense reconnaissance de notre travail et la confirmation que notre système technologique, la turbine innovante AR3000 de Proteus, peut contribuer de manière significative à la décarbonisation et au mix énergétique », a déclaré Katia Gautier, directrice de Normandie Hydroliennes.


Une vision ambitieuse et la recherche d’investisseurs

Le projet NH1 n’est cependant que le début d’un plan beaucoup plus ambitieux. Normandie Hydroliennes, qui possède déjà une concession sur le fond marin au large de Goury, prévoit de construire progressivement jusqu’à cinq parcs commerciaux (NH1 à NH5). D’ici 2042, ces parcs devraient atteindre une capacité totale de 2,2 gigawatts et fournir de l’électricité décarbonée à deux millions de personnes.

La réalisation d’un projet d’une telle envergure est financièrement exigeante. La seule ferme pilote NH1 nécessitera un investissement de 99 millions d’euros. Outre la subvention européenne, l’entreprise compte sur les fonds propres du consortium (composé d’Efinor, Proteus et Normandie Participation), des prêts bancaires et d’autres formes de soutien.

Pour obtenir les fonds nécessaires, l’entreprise a également lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Wiseed dans le but de collecter 1,5 million d’euros. Les investisseurs peuvent participer au projet avec un taux d’intérêt attractif de 12 % et pourront devenir actionnaires à l’avenir.


Supériorité technologique et bénéfices économiques

Le consortium attire les investisseurs avec plusieurs arguments solides. Une étude récente a confirmé que leurs solutions techniques et leurs innovations réduisent considérablement les coûts de production d’électricité, ce qui est crucial pour la compétitivité. Ils disposent également de la turbine marémotrice la plus puissante du marché, déjà testée avec succès en Écosse et au Japon.

Le projet a également des retombées locales importantes. Les turbines seront fabriquées dans la région du Cotentin par le groupe Efinor, ce qui créera environ 400 emplois rien que dans la phase pilote, dont près de la moitié dans le département de la Manche. En cas de construction des fermes commerciales, la création de milliers d’emplois supplémentaires est attendue.

Le développement de l’énergie marémotrice bénéficie également d’un fort soutien du gouvernement français. Le président Emmanuel Macron a confirmé l’année dernière le renouvellement du soutien de l’État pour ce secteur, considéré comme clé pour les futurs besoins énergétiques du pays.


Des craintes infondées pour la Lune

Certains opposants aux centrales marémotrices ont exprimé des inquiétudes quant à la sécurité globale de la planète Terre en raison de cette technologie. L’idée que les centrales marémotrices pourraient menacer de quelque manière que ce soit la relation entre la Terre et la Lune est complètement fausse et n’a aucun fondement dans les lois de la physique. Les forces de marée qui causent le flux et le reflux sont le résultat pur de l’interaction gravitationnelle entre notre planète et son satellite. Les centrales marémotrices ne changent ni n’influencent cette force gigantesque ; elles utilisent seulement une fraction de l’énergie cinétique de l’eau qui est déjà en mouvement grâce à ces forces.

Même si nous construisions des milliers de centrales de ce type, leur puissance totale serait absolument négligeable par rapport à l’énergie gigantesque que les cycles de marée contiennent globalement. Affirmer que l’énergie prélevée pourrait affecter l’orbite de la Lune est aussi absurde que de penser que quelques éoliennes ralentiront la rotation de la Terre entière. Du point de vue de la physique planétaire, même un projet massif d’une puissance de 2,2 GW est totalement insignifiant et ne peut pas perturber l’équilibre cosmique qui fonctionne depuis des millions d’années.