PRAHA – L’Inspection du commerce tchèque (ČOI) a révélé l’année dernière des manquements massifs de la part des boutiques en ligne concernant les avis de consommateurs. Sur les 77 boutiques contrôlées, un taux alarmant de 84 % a enfreint la loi. L’inspection a infligé des amendes, mais refuse de divulguer le nom des contrevenants. L’organisation Kverulant.org, qui avait demandé la liste, n’a reçu qu’un document fortement anonymisé et a déposé une plainte contre la procédure de la ČOI.
Des manquements systématiques et une amende jugée dérisoire
Une modification de la loi sur la protection des consommateurs, en vigueur depuis 2023, visait à lutter contre les faux avis et les avis non vérifiés qui améliorent artificiellement l’image des produits. Cependant, une vaste opération de contrôle de la ČOI a montré que de nombreux commerçants ignoraient les nouvelles règles. Les inspecteurs ont découvert un total de 266 infractions différentes, la plus courante étant le défaut d’information sur la manière dont les avis sont vérifiés.
Plus grave encore, dans sept cas, les boutiques en ligne ont délibérément caché les avis négatifs que les inspecteurs avaient eux-mêmes soumis dans le cadre du contrôle. Ce comportement constitue une tromperie systématique des clients, qui ne voyaient que des évaluations positives et pouvaient ainsi être incités à faire un achat qu’ils auraient autrement évité, selon le site Kverulant.
À la suite de ces découvertes, la ČOI a infligé un total de 13 amendes au second semestre 2024, pour un montant total de 68 000 couronnes, dont six amendes d’une valeur de 41 000 couronnes concernaient directement la problématique des avis.
La transparence mise en cause
L’organisation Kverulant.org a demandé, en vertu de la loi sur la liberté d’accès à l’information, la liste des entités sanctionnées. La réponse de l’inspection a été décevante. „La liste que nous avons reçue est pratiquement inutilisable. Les noms des entreprises et de leurs sites web sont censurés“, déclare Kverulant dans sa plainte. L’organisation soutient qu’une telle procédure est contraire à l’intérêt public, car le public, qui paie ces contrôles avec ses impôts, a le droit de savoir quelles boutiques en ligne se livrent à des pratiques déloyales.
Kverulant rappelle son succès de 2010, lorsqu’elle a réussi à mettre fin à la pratique de la dissimulation des résultats des contrôles de qualité des carburants. „Aujourd’hui, la ČOI publie régulièrement chaque décision d’amende pour des carburants de mauvaise qualité, ce qui a conduit à la qualité historique la plus élevée de l’essence et du diesel sur le marché. Une approche similaire devrait être appliquée dans le cas des boutiques en ligne“, affirme l’organisation.
Bien que l’Inspection du commerce tchèque gère un site web répertoriant les boutiques en ligne à risque, qui contient actuellement plus de 1 200 entrées, il s’agit principalement de magasins situés en dehors de l’UE ou de ceux qui ne fournissent aucune coordonnée. Les boutiques en ligne tchèques sanctionnées pour de faux avis ne figurent pas sur cette liste.
La ČOI a annoncé qu’elle poursuivrait ses contrôles cette année et qu’elle se concentrerait avec une attention accrue sur la question des avis. La question de savoir si une plus grande transparence et la publication des résultats suivront dépendra de l’issue de la plainte déposée par Kverulant.org.