Úterý, 7. října 2025

Disney et Universal poursuivent Midjourney, un générateur d’IA, pour vol de personnages

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Hollywood contre l’IA : Disney et Universal poursuivent Midjourney pour violation du droit d’auteur

LOS ANGELES – La guerre entre Hollywood et l’intelligence artificielle s’intensifie. Les géants du divertissement Walt Disney et Universal ont intenté une action en justice contre le populaire générateur d’images par IA Midjourney. Ils affirment que l’entreprise a illégalement copié leurs bibliothèques et crée et distribue sans autorisation des reproductions de personnages emblématiques tels que Dark Vador, Elsa de La Reine des neiges ou Shrek.

La plainte, déposée devant un tribunal fédéral de Los Angeles, qualifie Midjourney de „puits sans fond de plagiat“ et de „parasite exemplaire du droit d’auteur“. Les studios affirment que la société basée à San Francisco a ignoré leurs demandes de cesser d’enfreindre leurs droits d’auteur, ou du moins d’adopter des mesures pour empêcher la création de copies de leurs personnages. Au lieu de cela, selon eux, Midjourney continue de publier de nouvelles versions de son service qui se vantent d’images de meilleure qualité violant leurs droits.

Pour étayer leur plainte, les studios ont présenté des exemples d’images générées à partir de simples commandes textuelles. On y trouve, entre autres, Yoda avec un sabre laser, Bart Simpson sur un skateboard, Iron Man en vol ou Krokmou du film Dragons, selon le site JPost.

« En utilisant sans autorisation les œuvres protégées par le droit d’auteur des plaignants et en distribuant ensuite des images (et bientôt des vidéos) qui copient sans vergogne les célèbres personnages de Disney et Universal – sans avoir investi un seul centime dans leur création – la violation du droit d’auteur par Midjourney est intentionnelle et préméditée », peut-on lire dans la plainte.


L’enjeu et les précédents juridiques

Disney et Universal demandent au tribunal d’émettre une injonction préliminaire pour empêcher Midjourney de continuer à copier leurs œuvres. Ils réclament également une compensation financière non spécifiée pour les dommages. Selon la plainte, la société Midjourney, fondée en 2021 par David Holz, tire ses revenus des abonnements payants et a réalisé un chiffre d’affaires de 300 millions de dollars l’année dernière seulement.

Ce n’est pas la première accusation à laquelle Midjourney est confrontée. Il y a un an, un juge californien a jugé probable la plainte de dix artistes qui affirment que Midjourney et d’autres entreprises d’IA ont copié leurs œuvres pour former leurs systèmes sans leur consentement. Ce litige est toujours en cours.

Le PDG David Holz a lui-même reconnu dans une interview avec Forbes en 2022 avoir construit la base de données pour la formation de son IA en effectuant un „grand scraping d’Internet“ (téléchargement massif de données). Lorsqu’on lui a demandé s’il avait demandé le consentement des artistes dont les œuvres étaient protégées par le droit d’auteur, il a répondu : „Il n’y a aucun moyen d’obtenir cent millions d’images et de savoir d’où elles proviennent.“

L’issue de ce litige pourrait fondamentalement influencer l’avenir de l’intelligence artificielle générative et définir les règles d’utilisation des contenus protégés pour la formation des modèles d’IA.