Úterý, 7. října 2025

Passeport à la réception : êtes-vous surveillé par le Big Brother australien ?

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Lors de vos voyages en Australie, vous avez probablement remarqué, comme beaucoup d'autres touristes, que presque tous les hôtels, motels et auberges de jeunesse ont soigneusement copié les informations de votre passeport. Nom, numéro de carte d'identité, date de naissance, nationalité : tout a été saisi dans leur système. La question logique se pose alors : existe-t-il une base de données centralisée où convergent toutes ces informations et le gouvernement australien a-t-il une vue d'ensemble parfaite des déplacements des voyageurs ?

La réponse pourrait vous surprendre, et probablement vous plaire.
Pourquoi les hôtels demandent-ils votre passeport ?

Avant d'aborder la question de la surveillance gouvernementale, clarifions d'abord pourquoi les hébergements exigent ces informations. Les raisons sont à la fois pratiques et légitimes :

Identification et sécurité : L'hôtel doit savoir qui se trouve dans ses locaux. Il s'agit d'une mesure de sécurité fondamentale, tant pour lui-même que pour les autres clients.

Responsabilité et paiement : En cas de dommages matériels, de non-paiement de la facture ou autre problème, l'hôtel a accès aux coordonnées de la personne responsable de la chambre.

Fichiers personnels : Les besoins opérationnels et comptables nécessitent la tenue de dossiers clients.

Conformité à des lois spécifiques : Dans certains cas, des réglementations locales (comme celles concernant la vente d'alcool ou l'enregistrement des étrangers dans certains types d'hébergement) peuvent exiger la collecte de certaines données.

Le gouvernement australien et la Big Guest Database : mythe ou réalité ?
Bonne nouvelle pour tous ceux qui accordent de l'importance à leur vie privée : il n'existe pas en Australie de base de données centralisée et exhaustive permettant aux hôtels d'envoyer systématiquement et automatiquement des données sur tous leurs clients afin de suivre leurs déplacements.

L'Australie dispose d'une législation relativement solide en matière de protection des données, notamment la célèbre loi de 1988 sur la protection de la vie privée. Cette loi définit les règles régissant la collecte, l'utilisation et le stockage des données personnelles par les organisations (y compris les entreprises privées comme les hôtels).

Alors, quand les autorités peuvent-elles accéder à vos données ?

L’absence de base de données centrale pour une surveillance généralisée ne signifie pas que les agences gouvernementales ne peuvent jamais accéder aux informations relatives à votre hébergement. Elles le peuvent, mais sous certaines conditions spécifiques et définies par la loi :

Sur la base d’une obligation légale ou d’une décision de justice : si la police ou d’autres forces de l’ordre enquêtent sur un crime, une disparition ou une autre affaire grave, elles peuvent légalement demander des informations à un hébergement spécifique. Il ne s’agit pas d’une collecte automatique, mais d’une enquête ciblée dans le cadre d’une enquête.

Contrôles d’immigration : l’Australian Border Force (ABF) peut effectuer des contrôles et demander des informations dans le cadre de ces contrôles, notamment concernant le respect des visas. Là encore, il ne s’agit pas d’une collecte généralisée de données auprès des hôtels.

Situations exceptionnelles : Comme nous l’avons constaté lors de la pandémie de COVID-19, des obligations temporaires pour les entreprises (y compris les établissements d’hébergement) de tenir un registre des visiteurs à des fins de traçage des contacts pourraient être introduites. Il s’agissait toutefois de mesures spécifiques et limitées dans le temps pour faire face à la crise.

Et qu’en est-il de la République tchèque ? Le changement est en marche !

Alors qu’en Australie, l’accent est mis sur le stockage décentralisé des données par les différents prestataires, en République tchèque, la situation devrait bientôt changer. Jusqu’à présent, il était obligatoire de tenir un livre d’or, au format papier ou électronique, conservé par l’hébergeur et pouvant être demandé par la police. Ce système est toutefois en cours de numérisation.

Un nouveau système électronique appelé e-Turista est en cours de préparation. Sa création est étroitement liée au nouveau règlement européen (UE) 2024/1028, qui impose à tous les hébergeurs l'obtention d'un numéro d'enregistrement unique. En République tchèque, le système e-Turista sera le seul moyen numérique d'obtenir ce numéro. Sans ce numéro, des plateformes comme Airbnb, Booking.com, Expedia, mais aussi des portails tchèques plus petits comme chaty-chalupy.cz, ne seront pas autorisées à publier des offres d'hébergement.